La Douleur Duras

La Douleur de Marguerite Duras





Titre: La Douleur
Auteur: Marguerite Duras
Maison d'édition: Folio
Collection: Folioplus Classiques
Genre: Journal intime, nouvelles, résistance, seconde guerre mondiale
Année de parution: 1975

Résumé: 
Avril 1944. Certains prisonniers et déportés français reviennent à Paris. Duras et son amant D. s'occupent de réunir leurs noms, et toutes les informations susceptibles d'aider à trouver les personnes non encore revenues afin de prévenir les familles qui attendent le retour d'un être cher. C'est aussi le cas de Marguerite Duras qui est sans nouvelle de son mari déporté depuis presque un an. En proie à cette terrible attente, à ce doute cruel, elle est totalement désemparée, ne se nourrit plus, ne dort plus, ne vit plus. Elle ne cesse d'imaginer son mari mort, ou vivant ses derniers moments. Finalement, Jacques Morland (noms de résistant de François Mitterrand) retrouve Robert L à Dachau et en informe Duras. Il revient alors dans la vie "normale" mais est presque mort suite à des mois de mauvais traitements. Duras ne le reconnaît plus. Tous s'acharnent à redonner vie à ce corps et cet esprit détruits par les camps de concentration. Ils y arriveront mais à jamais Robert L. sera changé, et peut-être aussi l'amour que Duras lui portait...

Mon avis: 
Je suis désolée pour tout ceux qui chérissent l'oeuvre de Margurite Duras mais La Douleur ne m'a pas convaincue. C'est vrai que je partais déjà sur de mauvaises bases: je déteste lire des lectures imposées et j'ai dû le lire pour la littérature française à la fac, et en plus je n'aime pas trop les nouvelles... Bon il faut dire que là ce sont des nouvelles assez particulières: les nouvelles "la douleur", "Monsieur X. dit Pierre Rabier" "Albert des Capitales" et "Ter le milicien" sont des textes autobiographiques qui s'inspirent de l’expérience de l'occupation et de la résistance vécue par Duras et ses proches, tandis que les nouvelles "l'ortie brisée" et "Aurélia Paris" sont des nouvelles purement inventées. Et il faut dire que Duras entretient un rapport à cette oeuvre assez difficile, à la fin de la guerre, lorsqu'elle commence à consigner ses pensées sur les Cahiers de la Guerre, elle est victime d'une sorte d'amnésie de cette période de sa vie, et de l'écriture de La Douleur. Elle l'exprime d'ailleurs dans l'avant-propos de la nouvelle "la douleur" par: "J'ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit. Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai écrit, [...] mais je ne me vois pas écrivant ce journal." Alors, même si l'auteure a un rapport difficile à son oeuvre, comment peut-on l'aborder? Et l'apprécier? En tout cas, cette oeuvre ne m'a pas fait vibrer, je ne suis vraiment pas arrivée à entrer dans l'histoire. J'aime pourtant m'intéresser à cette période de l'histoire (la Seconde Guerre Mondiale) car c'est une période que je ne connais pas personnellement (aucun membre de ma famille n'en parle), et nous n'avons plus aujourd'hui le moyen d'accéder à une mémoire "immédiate" des gens qui ont vécu cette guerre. Ainsi, ces témoignages de guerre et des camps de concentration sont pour moi le moyen d'englober l'histoire "universelle" dans mon histoire personnelle, grâce à ces témoignages, j'apprends et je ressens l'histoire. 
Il faut dire que Duras, dans ce recueil raconte une époque très dure, très troublée. L'écriture est oppressante. J'ai d'ailleurs dû refermer le livre plusieurs fois, et lire nouvelle après nouvelle, en faisant des pauses entre chaque pour pouvoir continuer... 
Après je ne dis pas du tout que ce livre est mauvais, c'est juste que je n'ai pas accroché. J'espère que vous vous ferez une opinion par vous-même, et si vous avez aimé ou non, je serai ravie d'en discuter avec vous ;)
Je vous laisse sur une petite citation qui m'a marquée: "Nous appartenons à l'Europe, c'est là que ça se passe, en Europe, que nous sommes enfermés ensemble face au reste du monde. Autour, les mêmes océans, les mêmes invasions, les mêmes guerres. Nous sommes de la race de ceux qui sont brûlés dans les crématoires de Maïdenek, nous sommes aussi de la race des nazis. Fonction égalitaire des crématoires de Buchenwald, de la faim, des fosses communes de Bergen-Belsen, dans cette fosse nous avons notre part, ces squelettes si extraordinairement identiques, ce sont ceux d'une famille européenne. Ce n'est pas dans une île de la Sonde, ni dans une contrée du Pacifique que ces événements ont eu lieu, c'est sur notre terre, celle de l'Europe."

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